Le Dorémifasollasidosilasolfamirédostan

En ce treize février de l’an deux mil, moi, le célèbre ethnolinguiste qu’il ne faut même plus nommer, j’entame l’exploration du Dorémifasollasidosilasolfamirédostan. Tout ce que l’on en sait, en fait tout ce que j’ai déjà publié sur ce territoire, c’est qu’il est habité par deux tribus rivales, les Dorémifayais et les Dosilasoliens. Ils vivent dans des huttes sans clé.

En ce trente mars de l’an deux mil, me voilà au seuil du Dorémifasollasidosilasolfamirédostan.

En possession de tous mes moyens intellectuels, je déclare que si l’on retrouve mon carnet et que je sois considéré comme mort, n’ayant plus donné de nouvelles pendant un temps indéterminé, je déclare donc que ces pages sont mon œuvre posthume.

Trois avril deux mille. Vite, quelques observations.

1. Les Dorémifans ont le crâne rond tandis que les Dosilasoliens ont le crâne plat. Les uns naissent la tête la première en donnant de la voix, les autres arrivent à l’envers, la tête en dernier lieu et donc en chuchotant. Ou vice versa.. Peu importe.

2. …

Zut ! J’ai perdu le fil de mes notes.

Mi deux mille

1.Les Dorés, pour faire court, aubadent à pleine gorge leurs Dorémifayaises tandis que les autres, les Dosils, pour abréger, sérénadent à tue-tête leurs Dosilasoliennes.

2.Les deux camps se cantatent à longueur de journée, la nuit aussi. C’est à qui sopranisera ou barytonnera à en crever mes tympans.

3.Leurs idiomes dépendent des cordes vocales respectives : langueur, lexiture, opéraciation, grainmaire, …

Do mil ?

Je suis comptiné. Une Dorée et une Dosile m’ont pianissimé. Pendant qu’elles iodlaient l’une en lamineur et l’autre en domineur, je les ai mirées chacune à leur tour. Hélas ! Elles ont diézolisé mes yeux et bémolisé mon cœur. Depuis, nous choralisons

?

Oh lala ! Suis papa de Mimi.

Mimi Dorée ou Mimi Dosile ?

Fais dodo,

P’tite Mimi !

Fais dodo !

Tu auras du récit.

Lalala …

©Béatrice Desorbay – Avril 2013 - Bruxelles

Friday, April 12, 2013