“ Qui voit la figure humaine correctement? Le photographe, le miroir ou le peintre ?” Pablo Picasso (1881-1973)
José lerma. Roberto Paradise. Installation avec Hector Madera. Sacs en papier |
José Lerma (1971-) est exposé actuellement au sein d’une exposition collective, à la Saatchi Gallery à Londres. Celle-ci s’intéresse aux cultures des continents étrangers de L’Afrique et de l’Amérique latine. Cet artiste d’origine portoricaine, a un univers singulier, facilement identifiable mais à la liberté d’esprit - inclassable. Ces pièces au statut équivoque, à l’ambigüité polymorphe, sont pour notre curiosité insatiable, joyeusement caustiques, aveuglément provocantes !
De plus, J.L s’exprime avec un éventail élargi des médiums, dans une approche créative renouvelée, aux propositions plastiques évolutives : matières/ formes/ signes/ énoncés… Sa recherche artistique, se situe à la fois dans une tradition moderniste et dans une problématique post-moderne : la filiation figurative, le registre empirique, la tonalité Néo-Dada… Il développe ainsi sa singularité, au-delà d’une narration attendue, d’une dichotomie visible – d’une entité stricto sensu élective.
José Lerma, King Charles II of England. 2011. Nylon, acrylique sur toile |
Par exemple dans l’oeuvre Madre Perla V-11, on peut observer sur le plan de la toile, une “imagerie” : indicielle, cryptée, déroutante... Elle a été réalisée dans un état de précipitation, un effet d’accumulation où l’arbitraire, l’hystérique, le fragmentaire jouent un rôle dynamique prépondérant, tacite.
José Lerma. Madre Perla V -11 (détail). 2011. Acrylique sur toile. 243,8 x 457,2cm
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Egalement, ses modèles iconiques, ses figures emparées, détournées, échappent à toutes justifications rationnelles ou considérations intelligibles dans leurs démultiplications, leurs chevauchements, leurs altérations réciproques. Ainsi, l’énergie du procédé, les niveaux d’intensité du trait repoussent la composition dans une circulation muette - un cheminement ramifié, amalgamé, délité…
Les personnages représentés sont issus de la culture populaire. Il s’agit de célébrités ou de “pontes” historiques déformés, transformés ; selon son bon plaisir, ses penchants en bouffons cartoonesques, en masques grotesques - en un folklore baroque ! Son gout du tendancieux, ses associations satyriques, ses décalages absurdes participent à décrédibiliser une tutelle des effigies, les instruments d’une norme ; l’officialisation d’un déterminisme.
Avec un humour fin à la fois résigné, son art de la rupture, de la défaillance souligne la méprise d’une notoriété effective, d’une collectivité historique ou d’une objectivité rectiligne. Il y a donc dans sa démarche, un aspect viscéral important, de l’ordre du traumatique et du cathartique. Ses gestes sans condition, ses processus en mutation sont la preuve d’une recherche inépuisable de la représentation en art ; des clés, des détours, des incertitude sans garantie durable, ni retrait possible.
Exposition = Pangae : New art from Africa and latina America du 2 avril au 31 aout 2014 à la Saatchi Gallery, Duke Of York’s, HQ, King’s Road – London – SW34RY
link > www.saatchigallery.com
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