Friday, October 5, 2012

FPDV N°32 / CHRONICLES / "Les jardins" de Philippe Hortala (1960-1998)

Philippe Hortala, dont le nom signifie jardinier en catalan, a choisi d'explorer le potager. Le musée Denys-Puech à Rodez a rendu hommage à la veine potagère de Philippe Hortala en 1996. Il imagine des fraisiers dont les radicelles empruntent aux enlacements du poulpe. Il construit des architectures de salades, de radis, de potirons soigneusement ordonnancés sur la toile. - Isabelle Deluze et René Grando -
Figure marquante de la scène artistique toulousaine des années 80 et 90, Philippe Hortala (1960-1998) a construit une œuvre forte et combative, participant ainsi au grand mouvement de retour à la peinture opéré à la fin des années 70. Fougueux, Hortala conçoit ses tableaux comme des arènes où se confondent sur des sujets faussement banals, l’ordre et le chaos, le squelette géométrique des choses et l’énergie païenne qui les animent. « A l'instar de quelques artificiers cherchant à faire sauter quelques bombes, je m'essaye plutôt à faire exploser l'artifice au milieu d'une nature dénaturée, entre lesquels je me trouve être pris en sandwich. Il y a loin d'une quête d'authenticité, plutôt une certaine puanteur devant ces 'tableaux' que je m'efforce de faire klaxonner - un raffinement de la bâtardise extrême menant à un “lamentabilisme” certain. » (Philippe Hortala. No fun for no futur, Axe actuel, 1984).
Du raffinement et de la bâtardise… Hortala le peintre horticole en étalera plein sa peinture, jusqu'à son décès accidentel, queue de la comète, un soir d’octobre 98, laissant en friche une œuvre ample et dynamique rigoureusement personnelle, une œuvre d’époque bien sûr, mais qu’il nous faut encore largement réévaluer pour ce qu’elle est : l’expression minutieuse d’un caractère hors norme…  YP








Philippe Hortala est un réaliste très actuel, très proche de notre monde en ébullition, qui porte un regard lucide et teinté d'humour acide sur ses contemporains - Daniel Schintone

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