FPDV PRESENTE BMC / par Richard Kriegel

BMC peintre ( lien > http://art-maniac.over-blog.com )

"Je suis peintre" dirait-il simplement s'il devait se présenter lui même et l'on en apprendrait pas beaucoup plus de sa part sur son travail.

BMC pense que plus un artiste parle de ses réalisations plus il s'éloigne de sa propre nature  et donc du sens profond de ses œuvres.

Il peint avec la violence de la vérité qui n'est pas toujours bonne à voir, il peint ce qu'il pense et pense ce qu'il peint à la manière d'un sage qui dit ce qu'il pense et pense ce qu'il dit.  Que le résultat soit laid ou beau n'est pas sont principal soucis. Sa peinture provoque toujours une réaction violente. Soit on rejette soit on adhère mais on n'est jamais indiffèrent. Ces mêmes réactions passionnées que l'on éprouve parfois lorsque l'on découvre ce qui se cache en nous ou dans "l'autre".

Sa peinture donne un sentiment de rapidité, d'instantané, et donc de sincérité et de vérité. Il peint d'ailleurs très vite. Je l'ai déjà vu faire deux ou trois toiles en une demi journée, pourtant il ne faut pas s'y tromper sa technique est toujours parfaitement et soigneusement maîtrisée. Par un principe presque photographique, il est capable de faire un instantané de son inconscient à l'instant présent. Un exercice difficile que peu de personnes savent faire et que tout artiste digne de ce nom, quelque soit l'art qu'il pratique, doit chercher à réaliser me semble-t'il.

Pratiquer son art sans se dire "je suis un artiste" voila peut être l'un des secrets pour bien  progresser.

En fait il ne peint pas, il évacue... 

Evacuer dans le sens de sauver, sauvegarder, tout en maintenant en état et souvent de manière instinctive. Un peu comme on évacue des blessés.

Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si pendant la guerre d'Algerie,  enrôlé de force comme tous les  jeunes hommes de sa génération il choisit d'être infirmier.

Ses peintures sont ses blessés, parfois ses blessures, ses idées et pensées qu'il tente de sauver du mieux qu'il peut. De sorte que ses centaines et centaines de toiles réalisés depuis plus de cinquante ans sont devenus un véritable camp de réfugiés.

Mais ne croyez pas que la peinture de BMC soit triste, bien au contraire. L'humour est souvent présent. Toujours subtil et parfois tellement présent qu'on ne le remarque pas tout de suite.

Par son travail, BMC nous apprend à regarder toujours plus loin et nous incite finalement à faire comme lui avec nos propres sentiments nos propres contradictions et nos propres peurs.

Savoir les discerner, savoir les extraire, et peut être même savoir les accepter.

Il est donc peintre et c'est tout

Et c'est pour cela  qu'être peintre pour lui  c'est tout!

Aujourd'hui BMC continue de peindre loin du monde qu'il a (trop) bien connu pendant (trop) longtemps.

Richard Kriegel

(BMC travaille par série et y ajoute ses toiles au fur et à mesure.)