Tuesday, June 5, 2012

FPDV N°28 WALTER RUHLMANN / NORMAN OLSON

Acrostiche (ink drawing 18x22 inches appollo and the lunatics July20, 2011 004)

Lascifs et sans scrupules, regards accusateurs,
Eternels juges de cours assis, debout, couchés,
Sur les genoux, ils nous tapent la tête contre les murs.

Arrimés aux préjugés, aux terreurs enfantines,
Unanimes et sorciers, ils se vautrent sur nous.
Terroristes, blêmes pantins, ils nous montrent du doigt.
Rester prostrés sous le regard d'autrui, les truies grognent
Et pataugent dans la boue de nos erreurs, elles suent
Souvent et, abjectes, se jettent sur nos doutes et nos déroutes.

Les yeux (ink5x8 inches1-30-2012)

Les yeux de ton regard me dévisagent
et dans le doute amer et sombre se pavane le désir secret
d'un envie de léthargie.

Ils se donnent en pâture aux incestes fuchsias sous les soleils hiémaux
tandis que sous leur peau, les paradis lunaires accueillent les démons.

Toujours en dilettante, le souffle ira se perdre
loin des jardins anglais
et ton regard nocif, incandescent et mièvre
finira de jauger l'inaptitude émue des derniers survivants
à poursuivre la lutte.

Viande fraîche (ball point pen drawing 4x7 something about the moon 4-27-2011)

Traverser cette rue, ouvrir la porte.
Cloporte, ventre à terre, regard bas et basse besogne.
Boire un peu plus de bière pour rester dans la ligne
de mire.
Mille paires d'yeux reluquent le cul d'un morceau de viande fraîche
venu dans le palais où vint se perdre l'air
qui brisa l'homme, le feu et le fer.

Bave et larmes grasses, les langues pendent, les sexes mouillent, s'érigent
tous les yeux se dirigent vers ce corps plein de vie, de beauté, de jeunesse, d'espoir et de secrets.
Dents longues, longes tirées, un baiser.

Baiser dans les lits défaits des aïeux délabrés et se sentir alors un peu plus faisandé.

 Ceux d'en face (india ink drawing 5x7 inches reaching)
Ils attendent haletant au fond de leur repaire,
des couloirs insolubles,
une antre où nul ne vit plus longtemps qu'un regard
transperce le vide immense entre leurs deux oreilles.
Ils se sentent si petits qu'il doivent gueuler plus fort,
leurs hurlements stridents sont leur seule existence,
borborygmes inquiétants.
Ils ligotent les élans, inquiètent les enfants,
les passants, les parents des autres indigents.
Ils seraient bien capables de survivre au néant
si un jour les titans venaient violer nos terres.

Celui de l'autre monde (space alien tiptoeing across the icy north atlantic 5x7 inches3-2012)
inspiré par Space Alien Tiptoeing Across the Icy North Atlantic par Norman J. Olson
Que fait cet être étrange et empreint de chagrin ?
Il a quitté sa terre et saute d'un pied sur l'autre
entre les icebergs.
La glace du pôle chatouille ses orteils,
les deux doigts habitués à la chaleur intense
du monde qu'il a quitté.
Il en porte toujours la marque incandescente
et cherche loin des siens
un désert
où passer
le reste de ses jours à trouver un moyen de conquérir la Terre.


Ecrit > Walter Ruhlmann > http://lorchideenoctambule.hautetfort.com/
Illustration > Norman Olson

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