Sunday, April 29, 2012

FPDV PRÉSENTE NICOLAS JAOUL






Fantasmes de l’image
L’actualité mythologique, une société en mutation…

Une réflexion quotidienne sur l’actualité, un jeu de détournements, les déviances d’un système? Une réalité introspective et l’ investissement d’un territoire: « la mythologie de masse ». D’une façon plus générale on peut dire qu’il s’approprie les idées, les poncifs, le patrimoine de la pop culture de notre société contemporaine et les détourne dans un esprit de jeu, un recodage fécond, le rêve et la déformation n’est jamais écarté de son objectif initial et de son processus originel. Le rôle de l’image, la dénonciation et le rire sont ici de mise dans des dessins à la facture soignée, couleurs chatoyantes et une façon de dessiner, une filiation et des codes propres à l’illustration, le monde du graphisme et à la bande dessinée. Un enrobage au contenu « homo sapiens-sapiens » fulgurant et brut, aisé et engagé.

Souvent les dessins sont issus d’une série : un dessin un jour. Ils partent souvent d’un jeu de mot, une figuration littérale d’une expression usitée ou néologismes compréhensibles par le commun des mortels, un dialogue d’emprunts, une actualité travesti en déclinaisons, une digression au penchant sarcastique, 
un ton satyrique et hilare propre à la tradition des caricaturistes.
Une unité proche je trouve de la contre culture alternative des sixties, en Amérique et en Europe. Utopique et drôle à la fois, une ardeur juvénile parfois obscène mais toujours sincère à la Crumb par exemple pour ne citer que lui.
Cela suscite de l’intérêt et de l’interrogation car visuellement le dessin est précieux et doux ; 
pas du tout un trait agressif, ni une composition anarchique. Un dessin réfléchi servant un contenu d’une insolence latente, une pertinence avouée, loin de la bienséance-morosité. Le décalage s’en dégageant met en lumière la société d’aujourd’hui, ses caractéristiques, ses symptômes: la représentation du réel comme un spectacle interactif, l’identité du monde contemporain anthropocentrisme, la virtualité immédiate d’une société matérialiste. Il n’y a pas non plus dans son travail de dogmatisme; il s’agit juste d’une critique, 
une défiance en points de suspensions. Digérer, distiller le flux d’informations? Souvent les dessins sont comme des assemblages, juxtaposition de mots-images: anecdotes clés, avatar de mots, héros de sitcom recyclés, un imaginaire en papier glacé reproduit et infidèle, le divertissement en réflexion, un idéal, 
un fantasme.

Nicolas Savignat

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