Wednesday, February 22, 2012

FPDV PRÉSENTE CATHERINE BURKI

Je m’attache à définir des formes abstraites très simples, construites sur l’idée de dépouillement. Entre 2007 et 2009, j’ai vécu à Budapest en Hongrie où j’ai exploré dans la série « Fil » deux lignes parallèles qui s’entrelaçaient en finissant par se refermer sur elles-mêmes. Il en résultait des formes mouvantes qui semblaient encore disposées à être transformées. Depuis 2010, mon système est devenu tel une écriture, un langage de signes : des petits traits noirs entrecoupés d’espaces (respirations).
Je ne maîtrise pas les formes, je m’en défais dans une sorte de dictée spontanée. Ainsi, je peux rester attentive à ce qui surgit sur le support, en m’en détachant, comme si elles s’étaient produites elles-mêmes.
Ma création est une nécessité qui se greffe sur mes conditions de vie. Je construis, déconstruis, reconstruis, j’érige des effondrements, j’entremêle des trajectoires pour remettre en question ce qui est. 
J’explore la contrainte par le fait même de ces conditions et mon geste s’articule comme celui d’un chirurgien. Je découpe au cutter la fragilité du papier et du carton, je panse les morceaux tombés, je trace des traits comme des points de sutures.
J’opère. 
Et puis, vient le besoin de libérer le geste et de rendre à l’être sa liberté. Ouvrir les fenêtres de la chambre froide pour que le cadavre prenne des couleurs. Voir, sentir, découvrir autre chose que soi-même allongé. J’ai besoin de me confronter à d’autres lieux, d’autres signes, d’autres réalités… 
Régénération.







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