Des dessous de bras
Les dessous de bras de mer ont le territoire tranquille de se rembourser des
frontières du macadam en l'arrosant des rosses eaux. Ainsi réveillés, ils
rappellent la vanité des marges humaines qui débordent sur ses draps, ce
faisant les ramènent et tirent à eux tout en maugréant.
Les dessous de bras de mer ne se lèvent pas au ciel. Ils s'abaissent sur la terre,
transitant une transpiration lourde et sans espérance, mais en mouvements justes
et nécessaires. Ils se décollent des flancs efflanqués des berges immergées,
s'essuient aux tampons des bétons.
Les dessous de bras de mer ont leurs morpions, leurs alluvions peignés des pluies,
pleinement saisis par la langue courante, langue courante qui tend à se
décharger du trop plein rendu dans la gorge des ports. Ils se secouent les
poils et les coques à limer les couleurs des quais.
Les dessous de bras de mer ne se lèvent pas au ciel. Lorsqu'ils se soulèvent, à
découcher du lit engorgé, c'est pour dégorger la sueur des nues. Les épées
cheveux se répandent sur les hanches fendues des bouches, et viennent teinter
les joues du fard des boues.
Les dessous de bras de mer ne se lèvent pas au ciel. Ils épilent les regards jetés
avec la pince de leur tirant, les amenant ainsi corps à écluser leurs champs un
peu plus loin. Les dessous de bras de mer se posent comme des princes de
tombe-en-l'air sur les terres réfugiées du passé.
Cédric Bernard
http://lesmotsdesmarees.blogspot.fr/
Jolie connaissance du milieu marin.
ReplyDeleteLa mer enlaçant les terres, les bras grands ouverts.
et les terres enlaçant la mer, aux marées découvertes, vaseuses, laissent coques en souffrance.
ReplyDelete- reste un peu de salicorne pour saler tout ça -
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