Friday, July 23, 2010

FPDV n°07 jolipunk (peur)




hasselblad 500CM


Comme dans d’autres pays, la France a elle aussi son super débat burqa. Or, si comme en Belgique nous n’avons plus le droit de nous « présenter dans l’espace public masqué ou déguisé », cela va preter à quelques confusions.
Si l’on considère que le masque et le déguisement servent à incarner un personnage ou une fonction : par exemple, je porte un masque de Scream, je suis un tueur, ou je porte un képi et un polo bleu, je suis un gendarme, il sera beaucoup moins évident de savoir qui est qui si l’on interdit cette pratique. Ce serait un peu comme jouer à « Qui est-ce ? » sans avoir le droit de poser de question.
Là où justement on pourrait croire que l’uniforme, le déguisement, le masque, sont des outils permettant de se dissimuler, ils produisent souvent l’effet inverse. Et la surprise peut être grande. Les personnes ayant été interpellées par des policiers en civil peuvent en témoigner. « Si j’avais su, je n’aurais pas snifé ma coke sur le capot de ma voiture».
Alors non, et il est ici important d’exprimer toute sa solidarité avec Michou, qui, sans ses lunettes, ne serait plus le même, mais pour certaines personnes, se dévoiler sans ce type d’attributs est un non sens. Que deviendrait Lady Gaga sans tous ses artifices !?
On autorise bien, et en toute confiance, un chirurgien, dissimulé sous un masque , si tendance pendant la grippe A, à vous ouvrir le corps. Alors est-ce si inacceptable pour un maraîcher de servir des tomates à une femme en burqa ?
A en croire ses prescripteurs, la femme est libre de tout faire en burqa, c'est même pensé pour ! Un vêtement bien conçu, à la pointe de la praticité et du confort : les mains libres et le grillage au niveau des yeux qui permet de voir, et c’est bon, tout est accessible. On regrette peut-être des ouvertures à pressions sous les aisselles, car pour le coup, chez l’esthéticienne, ça devient un peu plus compliqué. Mais pour ce qui est de faire un tennis ou un tour en poney, pas de souci.
Donc comme en théorie la réflexion précède l’action, on se demande bien pourquoi certains membres du gouvernement ne sont pas allés faire un tour du côté  du rayon maquillage d’un magasin à la Défense pour voir combien la burqa n’empêche pas les femmes qui la porte d’être experte dans le choix du fond de teint le plus approprié.
En ce qui me concerne, j’ai bien réfléchi : étant donnée l’actualité, la delicatesse de ce sujet, et les conséquences d’un article à son propos, je n'ai rien contre écrire cet article le visage recouvert… d'une burqa.

jolipunk

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