La question qui devrait nous hanter tous est: peut-on exister et survivre quand on sait ?...
Faire comme s’il ne se passait rien, se couvrir les oreilles comme on peut se bander les yeux avec force et intolérance, se demander si notre sort est enviable avec emphase et vigueur, se révolter contre les différenciations mais sans bien sûr accrocher un bémol à nos avantages particuliers, être une intolérance singulière devant les outrances des autres mais si accommodant avec nos défauts propres, on doit survivre n'est-ce pas..pour recommencer l'histoire..sans défier la morale..en adorant nos si petites lâchetés.
Lâches..et voila que moi aussi j'emprunte un vocabulaire grandiose, pour définir une ridicule contraction de nos actions quotidiennes, l'idée triomphante de courage est totalement surannée, défaite au devant des envies de contact qui nous poussent aux dialogues passéistes, à la rencontre avec un autre moi qui ne doit qu'à l'ambition de devenir une idole, être un que j'admire, que j'aime est d'une vanité aussi forte que l'aveuglement à vivre quand on sait que la seule certitude à venir est la mort: cette attitude léthargique qui me tente, me stimule pour vous faire partager mes idées de calme digressif.
La digression, voila qui m'éloigne du thème choisi, la léthargie, excellent parti pris; les choses hissées sont identiques, je ne veux plus choisir entre le calme, la mort, la léthargie, l'aparté, j'arriverais même à aimer le crochetage existentiel qui peut me faire sentir ce qui reste, les résidus d'un corps à corps inégal entre l'extérieur, l'intérieur, et mes possibilités d'action, je veux être au centre du vortex de ma propre survie, un centre de gravité biologique qui privilégie le calme à la souffrance, une parole ravalée, condamnée, digérée par l'inerte: oui en effet, je vais vivre, parce que je sais que la mort fait partie de mes maux, que je prononce sommeil avec envie, et que j'écris léthargie avec fautes et regret.
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